Les bistrots font depuis des lustres la réputation de l’Hexagone dans le monde. Véritables lieux de convivialité et de partage, ces petits cafés sont devenus un symbole de l’art de vivre à la française.
Les bistrots, acteurs de la culture populaire
Au cœur de nos villages et quartiers, nombreux sont ceux qui aiment se retrouver dans les bistrots pour une pause conviviale. Cette volonté de partager autour d’une table ou d’un comptoir est une tradition française bien ancrée. L’Angleterre a ses “pubs”. La France a ses “bistrots”
Plus encore, il s’agit d’une pratique faite de codes de conduite, de langages à part et de rites qui lui sont propres. A savoir, interpeller spontanément les voisins, les serveurs, passer commande, attendre gentiment son tour, discuter de tout et de rien… Au sortir, les bistrots et cafés sont d’incroyables « passeurs du temps », une sorte d’endroit essentiel, un espace de respiration sociale où le temps s’arrête un peu, à l’heure où la pause-déjeuner a tendance à disparaître. Avec le développement des fast-foods et des sandwicheries, certains semblent oublier que ce temps de pause est primordial pour la santé physique et morale. Le sandwich et l’ordinateur ou le smartphone comme compagnon de pause, quelle tristesse ! Qu’avons-nous fait de nos traditions d’échanges et de communication ?
Tous les jours, les bistrots (ceux qui restent) sont là pour animer nos quartiers, pour accueillir nos joies, nos soucis, nos opinions. La vie et son quotidien en somme. Ils constituent ainsi un véritable espace ouvert sur la vie, un endroit d’amour et d’amitié. Au-delà du bistrot en tant que lieu, il y a surtout tout un art de vivre et de “jacter” (parler, discuter, débattre, échanger) autour des comptoirs. Loin des différences, ces petits cafés sont aussi des acteurs de notre culture populaire, favorisant un art du vivre ensemble, sans distinctions sociales.
Un patrimoine immatériel à préserver
Les bistrots sont connus dans les quatre coins de la planète et donc bien au-delà de leur réputation en France. On ne le réalise sans doute pas tant ils font partie de notre culture mais très peu d’endroits dans le monde peuvent se targuer d’être prisés mondialement pour leur art de vivre.
A chacun donc de défendre l’importance de ces lieux, ces moments de rencontre, faits de liberté et de partage. Sans quoi, ils risquent de s’envoler, jusqu’à laisser place davantage au « chacun pour soi » et bientôt nous n’aurons plus que nos smartphones à qui parler… Cette convivialité est une richesse, voire un patrimoine immatériel commun à préserver.
Comme le soutient Alain Fontaine, président de l’Association des bistrots et cafés de France : « lorsqu’un bistrot disparaît dans un village, c’est l’âme du village qui disparaît ». L’illustre écrivain Balzac lui-même disait également que « les cafés sont le Parlement du peuple ». Qu’on ne s’étonne pas dès lors que cet art de vivre français connaisse le mérite d’être inscrit dans le patrimoine mondial de l’Unesco.